L'Épaule et le Ski

Dr. Nicolas LAPIE

Les pathologies de l’épaule sont classés dans la 2ème catégorie (cf article général) : la traumatologie (Première, sport de lancer et troisième, surutilisation).

Classiquement les chutes sur le moignon de l’épaule ou sur le coude/main peuvent être responsables de toutes les lésions (fractures, luxation) de la ceinture scapulaire.

En revanche certaines blessures sont assez typique : fracture du trochiter, ou plus rarement, mais nécessite d’être connu car parfois de diagnostic trop tardif, fracture du trochin.

1. Fracture Trochiter

Très fréquente par chute sur le moignon de l’épaule. La contusion simple est possible.
Assez douloureux, le trochiter est la zone d’insertion de la coiffe des rotateurs.
Si la fracture n’est pas déplacée la tolérance clinique est parfois très bonne, et le diagnostic est fait tardivement plusieurs jours après.
Le traitement initial des fractures non déplacées est orthopédique (écharpe coude au corps 3 semaines). Si il y a un risque de déplacement, l’immobilisation par orthèse en rotation neutre est logique car la tension de la coiffe sur le fragment osseux fracturé est moindre.

La chirurgie est indiquée pour les fractures déplacées, car il s’agit d’équivalent de rupture de la coiffe des rotateurs.

2. Fracture du Trochin

Mal connue car assez rare et peut donc passée inaperçue. Se souvenir que ces fractures sont des équivalents d’arrachement du sous scapulaire (coiffe des rotateurs/ rotateur interne). Le diagnostic est rendu difficile par la mauvaise visibilité du trochin sur une radiographie de face.
Un skieur se présentant avec une impotence du membre supérieure (variable), après un chute sur le membre supérieur (en abduction, rotation externe), des douleurs avec une ecchymose antérieure et interne, une rotation externe difficile, des signes du souffrance du sous scapulaire (examen clinique difficile en urgence) sans fracture du trochiter ni lésion acromioclaviculaire, doit faire penser à ce type de lésion : porter attention aux radiographies standards, et en cas de doute, faire un Scanner.
Bon pronostic des réparations parfois arthroscopiques, en revanche pronostic beaucoup plus réservé en cas de diagnostic tardif.

3. Fracture clavicule

Non spécifique au ski, se voit dans les sports avec traumatisme de l’épaule. La plupart sont traitées médicalement avec une consolidation sur 4 à 6 semaines. Il n’est pas rare d’avoir des retards de consolidation chez l’adulte. Chirurgie pour les fractures à grand déplacement.

4. Entorse et luxation acromioclaviculaire

Les plus fréquentes des entorses du membre supérieur.
Il s’agit soit d’une distension seule des ligaments acromioclaviculaires (stade 1 non déplacée) des ligaments coracoclaviculaires (LCC) (stade 2), ruptures des LCC (stade 3, déplacement de la clavicule de plus 100%) voire rupture de la chappe deltotrapezoïdienne (stade 5). Le stade 4 est particuliers (déplacement postérieur).

Le mécanisme est la chute sur le moignon de l’épaule.

Le traitement est médical pour les stades 1 et 2 (écharpe 21 jours) et chirurgical pour les stades 5. Il est discutable pour les stades 3 (pas de consensus) mais la tendance est pour la réduction /stabilisation par technique arthroscopique chez les patients jeunes ou travailleurs manuels.
Se méfier chez les plus jeunes d’une fracture décollement épiphysaire de la clavicule latérale équivalent de la luxation de l’adulte.

5. Luxation glénohumérale

Non spécifique, nécessite un réduction sous anesthésie après le cliché radiographique.